Une situation loin d’être « dhole » en nature
Probablement n’aviez-vous jamais entendu parler du dhole avant qu’une meute de ces magnifiques canidés roux ne débarque au Zoo. Il ne s’agit pourtant pas d’une espèce mystérieuse et isolée sur une île lointaine : le dhole est présent dans une douzaine de pays d’Asie et la majeure partie de l’Asie du Sud constituait autrefois son aire de distribution.
Mais voilà, ses populations sont désormais fragmentées et on ne compte plus que 2 500 individus matures dans le milieu naturel : moins d’une cinquantaine de zoos hébergent quant à eux environ 300 dholes et collaborent à maintenir l’espèce en vie. Pour souligner la journée mondiale du dhole, on vous présente le portrait de ce discret canidé!


Faire connaissance avec le dhole
Alors qu’est-ce qu’un dhole? Bâti sur le modèle d’un coyote ou d’un chacal, il est légèrement plus gros, soit jusqu’à 20 kg. Son magnifique pelage varie du brun fauve au roux : la gorge, le poitrail et le ventre sont plutôt crème chez l’adulte.
Une caractéristique qui distingue définitivement le dhole de nombreux autres canidés est qu’il ne hurle pas : pour communiquer, les membres du groupe sifflent entre eux, d’où son surnom de « chien siffleur ».
Les populations les plus importantes se retrouvent au Bhoutan, en Inde, en Indonésie, au Myanmar, au Népal et en Thaïlande. Bien qu’elle puisse s’adapter à bon nombre d’habitats différents (de forêts tropicales humides à des pentes alpines dénudées), c’est le nombre de proies disponibles qui fait d’un secteur un lieu propice pour qu’une meute puisse s’installer et s’épanouir.
C’est là où le bât blesse : cohabitant avec des populations humaines importantes et toujours en expansion, les proies se raréfient et le dhole subit les contrecoups de sa mauvaise réputation.

Une méconnaissance de l’espèce qui précipite son extinction
Le dhole fait face à de nombreux enjeux qui sont similaires aux autres grands prédateurs du monde : en plus de vivre dans l’une des régions les plus densément peuplées du globe, il se frotte à une compétition intense pour les habitats et les proies de moins en moins abondantes avec d’autres super prédateurs, comme le tigre ou le léopard.
Mais par-dessus tout, ses conflits sont principalement avec l’espèce humaine : il est notamment en guerre constante avec les éleveurs de bétail, qui lui reproche de s’en prendre aux animaux d’élevage.
Les rivalités avec les chiens domestiques ne se traduisent pas uniquement par des coups et blessures : les dholes sont sensibles aux maladies canines qui sont transmises par les animaux domestiques et qui peuvent terrasser des meutes entières.
Ils peuvent également contracter la rage, la gale et le parvovirus, renforçant l’idée que les dholes sont une menace pour les populations humaines et leurs animaux.
Injustement persécuté en raison d’une réputation qui lui collait au pelage, le dhole, autrefois abondant et répandu en nature, fait désormais face à l’extinction.

Comprendre son rôle écologique et travailler à son rétablissement
Étonnamment, la littérature sur la biologie du dhole est plutôt mince et mérite que la communauté scientifique vienne l’étoffer davantage pour mieux cerner les besoins de l’espèce en nature. En attendant, les quelques dizaines d’institutions zoologiques dans monde qui hébergent ce magnifique canidé, dont le Zoo de Granby, travaillent à faire connaitre l’espèce auprès du public, à informer et sensibiliser les visiteurs à leur situation en nature et à maintenir une population saine afin de lutter contre son extinction pure et simple.
La meute du Zoo
Il y a déjà un peu plus d’un an, le Zoo de Granby accueillait deux mâles et cinq femelles pour former sa toute première meute de dholes et la présentait à un public curieux. Désormais bien intégrée dans son nouvel environnement, il ne reste plus qu’à souhaiter qu’une nouvelle génération se pointe le bout du nez, assurant un peu d’espoir pour la survie à long terme de ce beau canidé.